Réflexion personnelle sur le métier d’ostéopathe – par Sébastien Ruiz
Aujourd’hui, à Montpellier comme ailleurs, trouver un ostéopathe disponible dans l’heure est devenu facile. Les plannings sont souvent à moitié vides, non pas parce que les patients manquent, mais parce que le métier s’est fragilisé.
Beaucoup de jeunes ostéopathes sortent de cinq années d’études exigeantes, avec des frais de scolarité élevés – souvent entre 5 000 et 10 000 € par an. On leur fait miroiter une réussite rapide, une clientèle pleine et un revenu confortable.
La réalité est tout autre : la majorité galère à démarrer. Certains cumulent plusieurs emplois, travaillent à domicile ou dans différents cabinets, simplement pour rembourser leurs prêts.
J’ai connu cette période. Quand on débute, on a la motivation, la passion, parfois même du talent… mais l’expérience ne s’achète pas.
Ce sont les années de pratique, les milliers de patients, les erreurs corrigées et les cas complexes rencontrés qui forgent le regard et la main du thérapeute.
Je me souviens de mes débuts : mes patients me disaient déjà que j’étais efficace, et pourtant, avec le recul, je mesure à quel point mes techniques, mes ressentis et ma compréhension du corps ont évolué.
Aujourd’hui, avec mes formations complémentaires en kinésithérapie, en ostéopathie, en orthopédie-orthésie et mon Diplôme Universitaire européen de rééducation et d’appareillage, ma vision du soin est devenue globale et précise.
Je comprends mieux comment le corps réagit à la contrainte, au sport, à la chirurgie ou à l’âge.
Et cette complémentarité entre la pratique hospitalière, l’expérience de terrain et la rigueur scientifique m’a appris une chose essentielle :
L’efficacité vient du temps, de l’écoute et de la justesse du geste, pas du nombre de manipulations.
Je pense sincèrement que les jeunes ostéopathes ont du mérite, mais le marché devient de plus en plus difficile. L’économie actuelle n’aide pas : tout le monde ne peut pas se permettre une mutuelle haut de gamme, et beaucoup hésitent à consulter par manque de moyens.
Alors, si vous avez trouvé un ostéopathe qui vous connaît, qui vous comprend et qui vous soulage réellement, gardez-le.
Même si vous devez attendre quelques jours pour un rendez-vous, patientez.
Un bon ostéopathe, c’est comme un bon artisan : il ne court pas après les rendez-vous, il prend le temps de bien faire son travail.